Suite aux vendanges 2019, une douce euphorie commençait à s’installer : deux millésimes exceptionnels de suite... Après 2015-2016, nous n’espérions pas voir deux duos de cette stature en une décennie.
Des millésimes pourtant si différents l’un de l’autre – là où 2018 était sensuel, exubérant, 2019 contraste par sa justesse, son équilibre. Enivrant, presque polémique tant il a poussé au questionnement, car les terroirs ne se sont pas toujours comportés comme on s’y attendait, et quelle merveille : continuer à être instruit d’année en année par ces sols, ces microclimats.
Et puis la catastrophe. L’effroi mondial face à une pandémie qui n’a rien épargné et dont nous ne voyons toujours pas le bout. Comment penser au vin alors que tant de certitudes, tant d’acquis mondiaux basculent.
Par chance pour les dizaines de milliers d’individus qui dépendent de la viticulture girondine, la campagne Primeurs 2019 a tout de même eu lieu et les vins ont séduit, une éclaircie inespérée dans un contexte des plus défavorables. D’un mouvement commun, la filière s’est adaptée : prix justement revus à la baisse, initiatives créatives pour faire goûter ces vins encore fragiles à travers le monde, flexibilité, écoute, réactivité… Les Bordelais ont mesuré les enjeux et ont agi en conséquence.
Quant au vin lui-même, quel bonheur dans ce contexte de pouvoir offrir un Bélair-Monange riche, profond, fidèle à son terroir unique, témoin d’une année de collaboration palpitante entre nos équipes et un patrimoine qui ne cesse de nous fasciner.
En attendant d’apprécier ce vin entre amis d’ici quelques années, voici quelques premières impressions parues ces derniers mois :
Lisa Perrotti-Brown, Robert Parker Wine Advocate, 96-98 pts: « Deep garnet-purple in color, the 2019 Belair Monange comes sashaying out of the glass with a graceful hair-toss of fragrant red roses, cinnamon stick, cardamom and cumin seed notes over a core of Morello cherries, dark chocolate, wild blueberries and blackberry pie plus a touch of pencil shavings. The medium to full-bodied palate is just scrumptious, offering layers of perfumed black fruits and bright floral sparks, framed by exquisitely ripe, satiny tannins and an invigorating line of freshness, finishing on a lingering aniseed note.»
Neal Martin, 96-98 pts, Vinous: « The 2019 Bélair-Monange, currently undergoing extensive renovation, was picked from 19 September to 3 October and matured in 50% new oak. It certainly leans upon red fruit on the nose with vivacious wild strawberry, cranberry and Morello scents, wonderful mineralité emerging with aeration. This really repays patience. Monitoring it over an hour it uncovers more black fruit - keeps you on your toes. The palate is medium-bodied with fine-grain tannins and a sensual silky texture that belies the sheer depth of this Saint-Émilion. It fans out with abandon on the finish - just an outstanding wine that will offer drinkers many years of pleasure. »
James Suckling, 96-97 pts: « Tight and minerally with tar, currant, and wet-earth aromas and flavors. Medium-to full-bodied. Some salt and white pepper to the black fruit. Black olives, too. »
Jane Anson, Decanter, 97 pts: « Austerity is high as the limestone shines through, with controlled black and blue berry fruits rippling through the palate. There are extremely delicate redcurrant and violet floral edges that come through and cling on, just opening up after a good five minutes in the glass. A little less generous than the 2018, as is often the case in the 2019 vintage, but one with concentration and precision, and that will give pleasure for decades. Takes time to open and will take time to fully express its potential in the bottle. 50% new oak. Drinking Window 2027 - 2044. »
Antonio Galloni, Vinous, 95-97 pts: « The 2019 Bélair-Monange is classy, polished and elegant. In recent years Bélair-Monange has come across as a bit pushed in terms of ripeness, but the 2019 impresses with its sublime balance. Silky, racy and inviting, Bélair-Monange has so much to offer. It is wine that makes its case with finesse more than power. Christian Moueix chuckles that thirty years ago he was criticized for picking too early, but today it is the exact opposite. »
Mathieu Doumenge, Terre de Vins, 97 pts: « Dès le premier nez, verticalité et pureté aromatique s’imposent. Une fraîcheur calcaire et des notes florales viennent nuancer un fruit mûr et plein. Notes d’eucalyptus et de résine de pin. La bouche est énergique, vibrante, juteuse, dotée d’une belle tension. La matière est mûre et soyeuse mais propulsée par un terroir imparable. Très jolie définition de tanins, la trame acide tient le vin, l’ensemble est à la fois puissant et précis. Il est lui aussi promis à une très longue garde.