Imaginer la restauration puis la préservation d’un site qui a été témoin de développement humain, agricole, industriel, spirituel depuis au moins le 2e siècle de notre ère...
Lorsque nous avons acquis Bélair-Monange en 2008, nous étions conscients d’hériter d’une part de l’histoire de Saint-Emilion. Face à un vignoble au potentiel immense, nous avons fait le choix de commencer à zéro afin d’offrir à ce terroir la possibilité de s’exprimer pleinement.
Il n’était pas tant question de préserver un environnement que de le restaurer. Nous avons laissé les sols se reposer, respirer, se renouveler. Nous avons pensé une viticulture constructive, préventive, alliée de la vigne, des sols et de la biodiversité, basée sur des cycles et des équilibres naturels. Nous avons privilégié des espaces de flore libre, renforçant ceux qui existaient et en créant d’autres là où le besoin se faisait sentir, privilégiant des espèces indigènes, traditionnelles, issues de semis. Nous avons créé des refuges pour la faune locale qui venait s’abriter dans ces friches neuves ou préservées.
Tout cela, et beaucoup d’autres choses encore, non seulement parce que l’équilibre environnemental est notre priorité première, mais parce qu’il est impensable que ce vignoble puisse chanter sans l’harmonie de tous les éléments qui le constituent. Certes, les hommes sont de piètres dieux et il nous faudra des années pour retrouver la diversité du 18e siècle, quand la polyculture côtoyait la vigne, mais une première étape officielle a été franchie en 2018 avec l’obtention de la certification Haute Valeur Environnementale, niveau 3.
Dans cet effort, que nous considérons avant tout comme un honneur, nous avons la chance d’être accompagnés par des techniciens hors-pair, des scientifiques passionnés et humbles, et nos équipes engagées, consciencieuses et dévouées. Ensemble, nous travaillons pieusement, quotidiennement récompensés par cette propriété emblématique, à travers ses vins généreux et gorgés de plaisir.